En novembre 2010 était publiée la norme ISO 26000. Cette norme, approuvée par 90 pays, fixe le concept de Responsabilité Sociale des Entreprises. Non certifiable, elle exige néanmoins des entreprises qu'elles rendent compte de façon crédible de...
En novembre 2010 était publiée la norme ISO 26000. Cette norme, approuvée par 90 pays, fixe le concept de Responsabilité Sociale des Entreprises. Non certifiable, elle exige néanmoins des entreprises qu'elles rendent compte de façon crédible de leurs actions en la matière. Après trois ans d'existence, il était temps de faire un bilan statistique et qualitatif de l'expérience des organisations qui se sont soumises à évaluation, et d'apporter une réponse fiable à la grande question que se posent les entreprises : la RSE est-elle compatible avec la performance ? Ce livre présente sous une forme attractive et facile à lire les informations livrées par plus de 200 entreprises pionnières : retours d'expérience, verbatim, synthèses… Autant d'éléments qui montrent qu'incontestablement, RSE et performance sont parfaitement compatibles, et qui guideront les entreprises encore hésitantes. Les auteurs Florence Méaux est ancienne élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, agrégée de physique, titulaire d'un DEA de physique quantique et diplômée de Telecom Paris. Elle dirige AFNOR Certification depuis 2006. Alain Jounot est ingénieur en Physique des Matériaux. Il a débuté sa carrière dans le domaine de la recherche fondamentale avant de rejoindre le groupe AFNOR. Il a été responsable du département innovation en charge du développement du modèle AFAQ 26000. Il est depuis janvier 2011 Directeur commercial d'Afnor certification.
On entend souvent dire que la démarche RSE est plutôt l’affaire des grandes organisations. A cet égard, les résultats de cette étude constituent-ils une surprise ?
La RSE est entrée chez les grands groupes par la porte du reporting, pour irriguer ensuite progressivement la globalité du business model des grandes entreprises. Des progrès restent à faire, mais il est clair que les grandes entreprises ont aujourd’hui une longueur d’avance, qu’il va falloir que les PME-TPE, intégrées dans leur chaîne d’approvisionnement, rattrapent rapidement pour que des résultats significatifs puissent être observés à l’échelle des pays. Nous constatons que le mouvement est enclenché, que les PME TPE ont pris conscience de l'urgence qu'il y a à agir. Le rattrapage ne devrait pas poser de problème car les petites et moyennes entreprises ont de nombreux atouts : elles sont généralement plus souples en termes de gestion de l'organisation et souvent en contact étroit avec les différents acteurs locaux.
Le titre du livre parle de performance et de responsabilité : avec le recul, dans quelle mesure peut-on dire aujourd’hui que quelles que soient la nature et la taille de l’entreprise, ISO 26000 et la démarche RSE sont génératrices de performance et de rentabilité ?
Une entreprise est là pour créer de la valeur et, dans un contexte économique difficile, il est naturel que tout nouveau projet soit passé au crible de sa rentabilité attendue à plus ou moins brève échéance. Pourquoi la RSE échapperait-elle à ce principe ? Les constats établissant un lien statistique entre RSE et performance concernent surtout les grands groupes. Ainsi les doutes des dirigeants de PME quant au bien-fondé de la RSE ne sont-ils pas aujourd’hui levés faute de mesure. Il existe cependant quelques travaux de recherche qui ont exploré la question de la RSE dans les PME de manière qualitative. Un article de l’université du Québec que nous développons dans l’ouvrage en fait le tour et dresse l’inventaire des retombées présumées de la RSE dans les PME évoquées dans la littérature de 2000 à 2010. Ainsi la littérature et les enquêtes, si elles n’apportent pas aux dirigeants de démonstration formelle, vont plutôt dans un sens favorable à la corrélation entre démarche RSE et rentabilité, pourvu que les entreprises soient capables de se projeter sur une certaine échelle de temps. Les entreprises que nous avons évaluées et auprès desquelles nous avons enquêté confirment complètement ces conclusions.
Dans quelle mesure la démarche RSE est-elle ralentie par des conditions économiques de plus en plus difficiles ?
Dans son rapport au gouvernement de 2012 sur l’engagement des PME dans la RSE, Sophie de Menthon relevait une évolution dans les comportements des entreprises : « Nous passons d’une logique d’urgence, de mise en oeuvre de solutions à court terme à une pensée plus long terme et collective qui doit se traduire dans les engagements et les actions des entreprises quelle que soit leur taille. » Les PME s’engagent en pariant en quelque sorte sur l’avenir pour s’adapter au monde qui se transforme et pérenniser leur activité. Enfin, la crise paraît avoir peu d’impact sur l’engagement de ces PME. Un récent baromètre indiquait en effet qu’« en dépit de la crise, les dirigeants de PME maintiennent leurs engagements dans les domaines du DD et de la RSE ». Les dirigeants que nous avons interviewés sont tous dans cette posture, la crise économique ne fait que renforcer leur motivation. Leur engagement va bien au-delà de l’attente de rentabilité immédiate et permet à ces dirigeants, ancrés dans le quotidien, d’assurer l’avenir de leur entreprise.
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